À l’attention de Monsieur Charles F. Bolden,
Directeur de la NASA,
États-Unis d’Amérique.
Nancy, France, le 14 mai 2016.
Objet : lettre de motivation.
Monsieur,
Suite à un entretien d’embauche désespérant dans le domaine de la pâte à tarte, j’ai décidé d’élargir un peu mon avenir professionnel, et de faire un métier que j’aime dans une boîte sérieuse. Votre entreprise a un bel avenir devant elle : la NASA a su faire parler d’elle (tous les gens à qui j’en parle connaissent déjà), notamment à la télévision avec les gens qui ont marché sur la Lune, et même au cinéma, avec des projets comme Seul sur Mars, à mes yeux bien plus intéressant que Star Wars, qui manque de réalisme.
Vous personnellement, je pense que vous avez été très malin pour en arriver là, et je ne sais pas comment vous avez fait mais directeur de la NASA ce n’est pas rien. D’ailleurs, ça tombe bien que je vous écrive, hier j’ai croisé quelqu’un qui vous ressemblait mais en fait ce n’était pas vous. C’est pourquoi je vous propose mes services comme cosmonaute.
Tout petit déjà, lorsque ma maman m’achetait des Playmobil, j’étais content. Mais cela n’a rien à voir. Par contre, tout petit déjà, j’aimais aussi les planètes (exemples : Pluton, Mars, Neptune, ou encore la Terre). Ma préférée étant la Terre comme j’y habite, mais quand je connaîtrai mieux les autres je verrai bien.
C’est lors d’une journée à la foire de Nancy, alors que je déambulais dans le Mega Starfish Coaster 3000 que je vous recommande, que j’ai pris conscience de ma grande résistance aux manèges, ce qui m’a amené à prendre contact avec vous. Attention, je ne compare pas la puissance des manèges de la foire à celle de vos engins, mais quand même. Je pense que j’ai toutes les qualités physiques requises pour faire cosmonaute : je peux garder la tête en bas sans vomir pendant 20 minutes, je résiste pas mal à la pression atmosphérique, et je suis dynamique.
Voilà pour le physique, mais contrairement à ce que croient les gens, cosmonaute c’est beaucoup dans la tête. Quand j’étais petit vers 1986, une fois j’ai regardé le départ de la fusée Ariane. Je me demande aujourd’hui où elle en est ; est-ce que vous, vous auriez des nouvelles ? En tout cas, depuis ce jour, je me suis pas mal intéressé aux fusées, qui sont quand même compliquées. J’ai d’ailleurs effectué un classement des fusées les plus compliquées qui sont :
1 – les fusées américaines (les vôtres)
2 – les fusées russes
3 – les fusées Ariane
Ce qui n’a pas été facile, puisque des fusées on n’en voit pas partout sauf des fausses, ce qui est logique. J’ai donc fait un classement des fusées les plus rares, ce qui donne :
1 – les fusées ougandaises
2 – les fusées perses
3 – les fusées corses
Je compte bien vous apporter toutes ces statistiques pour mon premier jour de travail afin de les étudier avec vous et éventuellement y apporter quelques corrections.
Par ailleurs, je connais pas mal de constellations (exemples : Andromède, Lion, étoile du Berger, toujours au Nord) même si ma préférée c’est la Vierge qui est mon signe, et j’aimerais bien y aller pour voir s’il y a de la vie dedans. Mais je pense que nous serons amenés à en parler, ce qui nous amènera à parler aussi des extra-terrestres, à qui je crois qu’ils existent depuis longtemps, parce que si nous étions seuls nous le saurions, mais je pense que vous le savez déjà. Par contre, quand ils viennent je ne comprends pas pourquoi ils se cachent alors qu’on ne leur a rien fait du tout. C’est pourquoi je pense qu’ils sont peureux et qu’il faudrait les apprivoiser. Je suis prêt à vous apporter mon expérience pour ça, car une fois j’ai failli apprivoiser un écureuil, ce qui n’est pas facile. Je pense même que c’est encore plus difficile que d’apprivoiser des extra-terrestres, puisque les écureuils ne sont pas assez intelligents pour se promener dans des soucoupes volantes.
J’aime beaucoup voyager, et bien qu’étant incapable de dire ce que vous cherchez, je suis motivé à chercher avec vous quitte à partir très loin. Je pense d’ailleurs pouvoir vous apporter de nouvelles idées, fraîches, qui nous permettront enfin d’avancer. Par exemple, j’ai l’impression qu’on va un peu partout n’importe comment, ce qui est normal étant donné qu’on flotte. Mais je pense que si on quadrillait l’espace on ne retournerait pas là où on est déjà allé, et si on priorisait certains lieux comme par exemple Saturne ou Pluton, peut-être que certains arrêteraient de faire n’importe quoi.
Pourquoi pas un remaniement, peut-être que votre personnel est un peu vieillissant depuis le temps, j’en ai vu à la télé se promener à droite à gauche sans but précis. Je serai d’ailleurs très ferme sur ce point : finie la balade dans l’espace, ça coûte cher et on n’a pas une minute à perdre, à faire des sauts périlleux et des tours de magie dans les stations spatiales devant les caméras. Les russes rigolent moins eux, et peut-être qu’il faudrait en embaucher. Je suis prêt à travailler avec des russes sérieux, s’ils apprennent le français parce que moi je ne comprends rien de ce qu’ils disent.
Pour ma part j’ai des objectifs qui pourraient vous intéresser pour gagner du temps. Pour vous donner un exemple, même si c’est évident qu’on ne peut pas marcher sur le soleil, c’est vrai que j’aurais bien aimé marcher sur le soleil mais c’est trop chaud. Je propose qu’on y envoie des scorpions, que personne n’aime vraiment sur Terre parce qu’ils sont méchants avec nous, et qui pourraient être équipés de caméras très résistantes pour chercher ce que vous cherchez.
Je suis prêt à rejoindre une équipe que j’espère motivée, mais je voudrais savoir si ça existe d’être astronaute à mi-temps. Comme c’est un métier assez risqué (j’ai vu dans votre film Gravity qu’on peut vite se perdre dans l’univers si on n’est pas accroché, même si Sandra Bullock a eu de la chance), j’ai dit à ma mère que je ne ferais pas ça tout le temps, pour la rassurer. Ainsi, je pourrais trouver un autre travail quelconque dans l’agro-alimentaire, et partir dans la Lune un jour sur deux. Je serais très intéressé par un job de capitaine de navette sur une base de 20 heures par semaine pas plus.
Je ne doute pas que vous devez être assez occupé à parler avec d’autres présidents, toutefois je vous propose que nous nous rencontrions mardi après l’école, à Nancy si possible car je n’aime pas l’avion, sinon on fera moitié-moitié.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur Bolden, l’expression de mes sincères salutations.
P.S. : pourriez-vous m’envoyer assez rapidement mon emploi du temps, afin que je ne vous dise pas au dernier moment ce qui ne convient pas ? Merci.